The Project Gutenberg eBook of Le Tour du Monde; Australie This ebook is for the use of anyone anywhere in the United States and most other parts of the world at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this ebook or online at www.gutenberg.org. If you are not located in the United States, you will have to check the laws of the country where you are located before using this eBook. Title: Le Tour du Monde; Australie Author: Various Editor: Édouard Charton Release date: November 25, 2007 [eBook #23615] Language: French Credits: Produced by Carlo Traverso, Christine P. Travers and the Online Distributed Proofreading Team at http://www.pgdp.net (This file was produced from images generously made available by the Bibliothèque nationale de France (BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr) *** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK LE TOUR DU MONDE; AUSTRALIE *** Produced by Carlo Traverso, Christine P. Travers and the Online Distributed Proofreading Team at http://www.pgdp.net (This file was produced from images generously made available by the Bibliothèque nationale de France (BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr) Notes au lecteur de ce fichier digital: Seules les erreurs clairement introduites par le typographe ont été corrigées. Ce fichier est un extrait du recueil du journal "Le Tour du monde: Journal des voyages et des voyageurs" (2ème semestre 1860). Les articles ont été regroupés dans des fichiers correspondant aux différentes zones géographiques, ce fichier contient les articles sur l'Australie. LE TOUR DU MONDE IMPRIMERIE GÉNÉRALE DE CH. LAHURE Rue de Fleurus, 9, à Paris LE TOUR DU MONDE NOUVEAU JOURNAL DES VOYAGES PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE M. ÉDOUARD CHARTON ET ILLUSTRÉ PAR NOS PLUS CÉLÈBRES ARTISTES 1860 DEUXIÈME SEMESTRE LIBRAIRIE DE L. HACHETTE ET Cie PARIS, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, No 77 LONDRES, KING WILLIAM STREET, STRAND LEIPZIG, 15, POST-STRASSE 1860 TABLE DES MATIÈRES. UN MOIS EN SICILE (1843.--Inédit.), par M. Félix BOURQUELOT. Arrivée en Sicile. -- Palerme et ses habitants. -- Les monuments de Palerme. -- La cathédrale de Monreale. -- De Palerme à Trapani. -- Partenico. -- Alcamo. -- Calatafimi. -- Ruines de Ségeste. -- Trapani. -- La sépulture du couvent des capucins. -- Le mont Éryx. -- De Trapani à Girgenti. -- La Lettica. -- Castelvetrano. -- Ruines de Sélinonte. -- Sciacca. -- Girgenti (Agrigente). -- De Girgenti à Castrogiovanni. -- Caltanizzetta. -- Castrogiovanni. -- Le lac Pergusa et l'enlèvement de Proserpine. -- De Castrogiovanni à Syracuse. -- Calatagirone. -- Vezzini. -- Syracuse. -- De Syracuse à Catane. -- Lentini. -- Catane. -- Ascension de l'Etna. -- Taormine. -- Messine. -- Retour à Naples. 1 VOYAGE EN PERSE, fragments par M. le comte A. de GOBINEAU (1855-1858), dessins inédits de M. Jules LAURENS. Arrivée à Ispahan. -- Le gouverneur. -- Aspect de la ville. -- Le Tchéhar-Bâgh. -- Le collége de la Mère du roi. -- La mosquée du roi. -- Les quarante colonnes. -- Présentations. -- Le pont du Zend-è-Roub. -- Un dîner à Ispahan. -- La danse et la comédie. -- Les habitants d'Ispahan. -- D'Ispahan à Kaschan. -- Kaschan. -- Ses fabriques. -- Son imprimerie lithographique. -- Ses scorpions. -- Une légende. -- Les bazars. -- Le collége. -- De Kaschan à la plaine de Téhéran. -- Koum. -- Feux d'artifice. -- Le pont du Barbier. -- Le désert de Khavèr. -- Houzé-Sultan. -- La plaine de Téhéran. -- Téhéran. -- Notre entrée dans la ville. -- Notre habitation. 16 Une audience du roi de Perse. -- Nouvelles constructions à Téhéran. -- Température. -- Longévité. -- Les nomades. -- Deux pèlerins. -- Le culte du feu. -- La police. -- Les ponts. -- Le laisser aller administratif. -- Les amusements d'un bazar persan. -- Les fiançailles. -- Le divorce. -- La journée d'une Persane. -- La journée d'un Persan. -- Les visites. -- Formules de politesses. -- La peinture et la calligraphie persanes. -- Les chansons royales. -- Les conteurs d'histoires. -- Les spectacles: drames historiques. -- Épilogue. -- Le Démavend. -- L'enfant qui cherche un trésor. 34 VOYAGES AUX INDES OCCIDENTALES, par M. Anthony TROLLOPE (1858-1859); dessins inédits de M. A. de BÉRARD. L'île Saint-Thomas. -- La Jamaïque: Kingston; Spanish-Town; les _réserves_; la végétation. -- Les planteurs et les nègres. -- Plaintes d'une Ariane noire. -- La toilette des négresses. -- Avenir des mulâtres. -- Les petites Antilles. -- La Martinique. -- La Guadeloupe. -- Grenada. -- La Guyane anglaise. -- Une sucrerie. -- Barbados. -- La Trinidad. -- La Nouvelle-Grenade. -- Sainte-Marthe. -- Carthagène. -- Le chemin de fer de Panama. -- Costa Rica: San José; le Mont-Blanco. -- Le Serapiqui. -- Greytown. 49 VOYAGE DANS LES ÉTATS SCANDINAVES, par M. Paul RIANT. (Le Télémark et l'évêché de Bergen.) (1858.--Inédit.) LE TÉLÉMARK. -- Christiania. -- Départ pour le Télémark. -- Mode de voyager. -- Paysage. -- La vallée et la ville de Drammen. -- De Drammen à Kongsberg. -- Le cheval norvégien. -- Kongsberg et ses gisements métallifères. -- Les montagnes du Télémark. -- Leurs habitants. -- Hospitalité des _gaards_ et des _sæters_. -- Une sorcière. -- Les lacs Tinn et Mjös. -- Le Westfjord. -- La chute du Rjukan. -- Légende de la belle Marie. -- Dal. -- Le livre des étrangers. -- L'église d'Hitterdal. -- L'ivresse en Norvège. -- Le châtelain aubergiste. -- Les lacs Sillegjord et Bandak. -- Le ravin des Corbeaux. 65 --_Le Saint-Olaf_ et ses pareils. -- Navigation intérieure. -- Retour à Christiania par Skien. 82 L'ÉVÊCHÉ DE BERGEN. -- La presqu'île de Bergen. -- Lærdal. -- Le Sognefjord. -- Vosse-Vangen. -- Le Vöringfoss. -- Le Hardangerfjord. -- De Vikoër à Sammanger et à Bergen. 85 VOYAGE DE M. GUILLAUME LEJEAN DANS L'AFRIQUE ORIENTALE (1860.--Texte et dessins inédits.)--Lettre au Directeur du _Tour du monde_ (Khartoum, 10 mai 1860). D'ALEXANDRIE À SOUAKIN. -- L'Égypte. -- Le désert. -- Le simoun. -- Suez. -- Un danger. -- Le mirage. -- Tor. -- Qosséir. -- Djambo. -- Djeddah. 97 VOYAGE AU MONT ATHOS, par M. A. PROUST (1858.--Inédit.) Salonique. -- Juifs, Grecs et Bulgares. -- Les mosquées. -- L'Albanais Rabottas. -- Préparatifs de départ. -- Vasilika. -- Galatz. -- Nedgesalar. -- L'Athos. -- Saint-Nicolas. -- Le P. Gédéon. -- Le couvent russe. -- La messe chez les Grecs. -- Kariès et la république de l'Athos. -- Le voïvode turc. -- Le peintre Anthimès et le pappas Manuel. -- M. de Sévastiannoff. 103 Ermites indépendants. -- Le monastère de Koutloumousis. -- Les bibliothèques. -- La peinture. -- Manuel Panselinos et les peintres modernes. -- Le monastère d'Iveron. -- Les carêmes. -- Peintres et peintures. -- Stavronikitas. -- Miracles. -- Un Vroukolakas. -- Les bibliothèques. -- Les mulets. -- Philotheos. -- Les moines et la guerre de l'Indépendance. -- Karacallos. -- L'union des deux Églises. -- Les pénitences et les fautes. 114 La légende d'Arcadius. -- Le pappas de Smyrne. -- Esphigmenou. -- Théodose le Jeune. -- L'ex-patriarche Anthymos et l'Église grecque. -- L'isthme de l'Athos et Xerxès. -- Les monastères bulgares: Kiliandari et Zographos. -- La légende du peintre. -- Beauté du paysage. -- Castamoniti. -- Une femme au mont Athos. -- Dokiarios. -- La secte des Palamites. -- Saint-Xénophon. -- La pêche aux éponges. -- Retour à Kariès. -- Xiropotamos, le couvent du Fleuve Sec. -- Départ de Daphné. -- Marino le chanteur. 130 VOYAGE D'UN NATURALISTE (Charles DARWIN).--L'archipel Galapagos et les attoles ou îles de coraux.--(1838). L'ARCHIPEL GALAPAGOS. -- Groupe volcanique. -- Innombrables cratères. -- Aspect bizarre de la végétation. -- L'île Chatam. -- Colonie de l'île Charles. -- L'île James. -- Lac salé dans un cratère. -- Histoire naturelle de ce groupe d'îles. -- Mammifères; souris indigène. -- Ornithologie; familiarité des oiseaux; terreur de l'homme; instinct acquis. -- Reptiles; tortues de terre; leurs habitudes. 139 Encore les tortues de terre; lézard aquatique se nourrissant de plantes marines; lézard terrestre herbivore, se creusant un terrier. -- Importance des reptiles dans cet archipel où ils remplacent les mammifères. -- Différences entre les espèces qui habitent les diverses îles. -- Aspect général américain. 146 LES ATTOLES OU ÎLES DE CORAUX. -- Île Keeling. -- Aspect merveilleux. -- Flore exiguë. -- Voyage des graines. -- Oiseaux. -- Insectes. -- Sources à flux et reflux. -- Chasse aux tortues. -- Champs de coraux morts. -- Pierres transportées par les racines des arbres. -- Grand crabe. -- Corail piquant. -- Poissons se nourrissant de coraux. -- Formation des attoles. -- Profondeur à laquelle le corail peut vivre. -- Vastes espaces parsemés d'îles de corail. -- Abaissement de leurs fondations. -- Barrières. -- Franges de récifs. -- Changement des franges en barrières et des barrières en attoles. 151 BIOGRAPHIE.--Brun-Rollet. 159 VOYAGE AU PAYS DES YAKOUTES (Russie asiatique), par OUVAROVSKI (1830-1839). Djigansk. -- Mes premiers souvenirs. -- Brigandages. -- Le paysage de Djigansk. -- Les habitants. -- La pêche. -- Si les poissons morts sont bons à manger. -- La sorcière Agrippine. -- Mon premier voyage. -- Killæm et ses environs. -- Malheurs. -- Les Yakoutes. -- La chasse et la pêche. -- Yakoutsk. -- Mon premier emploi. -- J'avance. -- Dernières recommandations de ma mère. -- Irkoutsk. -- Voyage. -- Oudskoï. -- Mes bagages. -- Campement. -- Le froid. -- La rivière Outchour. -- L'Aldan. -- Voyage dans la neige et dans la glace. -- L'Ægnæ. -- Un Tongouse qui pleure son chien. -- Obstacles et fatigues. -- Les guides. -- Ascension du Diougdjour. -- Stratagème pour prendre un oiseau. -- La ville d'Oudskoï. -- La pêche à l'embouchure du fleuve Ut. -- Navigation pénible. -- Boroukan. -- Une halte dans la neige. -- Les rennes. -- Le mont Byraya. -- Retour à Oudskoï et à Yakoutsk. 161 Viliouisk. -- Sel tricolore. -- Bois pétrifié. -- Le Sountar. -- Nouveau voyage. -- Description du pays des Yakoutes. -- Climat. -- Population. -- Caractères. -- Aptitudes. -- Les femmes yakoutes. 177 DE SYDNEY À ADÉLAÏDE (Australie du Sud), notes extraites d'une correspondance particulière (1860). Les Alpes australiennes. -- Le bassin du Murray. -- Ce qui reste des anciens maîtres du sol. -- Navigation sur le Murray. -- Frontières de l'Australie du Sud. -- Le lac Alexandrina. -- Le Kanguroo rouge. -- La colonie de l'Australie du Sud. -- Adélaïde. -- Culture et mines. 182 VOYAGES ET DÉCOUVERTES AU CENTRE DE L'AFRIQUE, journal du docteur BARTH (1849-1855). Henry Barth. -- But de l'expédition de Richardson. -- Départ. -- Le Fezzan. -- Mourzouk. -- Le désert. -- Le palais des démons. -- Barth s'égare; torture et agonie. -- Oasis. -- Les Touaregs. -- Dunes. -- Afalesselez. -- Bubales et moufflons. -- Ouragan. -- Frontières de l'Asben. -- Extorsions. -- Déluge à une latitude où il ne doit pas pleuvoir. -- La Suisse du désert. -- Sombre vallée de Taghist. -- Riante vallée d'Auderas. -- Agadez. -- Sa décadence. -- Entrevue de Barth et du sultan. -- Pouvoir despotique. -- Coup d'oeil sur les moeurs. -- Habitat de la girafe. -- Le Soudan; le Damergou. -- Architecture. -- Katchéna; Barth est prisonnier. -- Pénurie d'argent. -- Kano. -- Son aspect, son industrie, sa population. -- De Kano à Kouka. -- Mort de Richardson. -- Arrivée à Kouka. -- Difficultés croissantes. -- L'énergie du voyageur en triomphe. -- Ses visiteurs. -- Un vieux courtisan. -- Le vizir et ses quatre cents femmes. -- Description de la ville, son marché, ses habitants. -- Le Dendal. -- Excursion. -- Angornou. -- Le lac Tchad. 193 Départ. -- Aspect désolé du pays. -- Les Ghouas. -- Mabani. -- Le mont Délabéda. -- Forgeron en plein vent. -- Dévastation. -- Orage. -- Baobab. -- Le Mendif. -- Les Marghis. -- L'Adamaoua. -- Mboutoudi. -- Proposition de mariage. -- Installation de vive force chez le fils du gouverneur de Soulleri. -- Le Bénoué. -- Yola. -- Mauvais accueil. -- Renvoi subit. -- Les Ouélad-Sliman. -- Situation politique du Bornou. -- La ville de Yo. -- Ngégimi ou Ingégimi. -- Chute dans un bourbier. -- Territoire ennemi. -- Razzia. -- Nouvelle expédition. -- Troisième départ de Kouka. -- Le chef de la police. -- Aspect de l'armée. -- Dikoua. -- Marche de l'armée. -- Le Mosgou. -- Adishen et son escorte. -- Beauté du pays. -- Chasse à l'homme. -- Erreur des Européens sur le centre de l'Afrique. -- Incendies. -- Baga. -- Partage du butin. -- Entrée dans le Baghirmi. -- Refus de passage. -- Traversée du Chari. -- À travers champs. -- Défense d'aller plus loin. -- Hospitalité de Bou-Bakr-Sadik. -- Barth est arrêté. -- On lui met les fers aux pieds. -- Délivré par Sadik. -- Maséna. -- Un savant. -- Les femmes de Baghirmi. -- Combat avec des fourmis. -- Cortége du sultan. -- Dépêches de Londres. 209 De Katchéna au Niger. -- Le district de Mouniyo. -- Lacs remarquables. -- Aspect curieux de Zinder. -- Route périlleuse. -- Activité des fourmis. -- Le Ghaladina de Sokoto. -- Marche forcée de trente heures. -- L'émir Aliyou. -- Vourno. -- Situation du pays. -- Cortége nuptial. -- Sokoto. -- Caprice d'une boîte à musique. -- Gando. -- Khalilou. -- Un chevalier d'industrie. -- Exactions. -- Pluie. -- Désolation et fécondité. -- Zogirma. -- La vallée de Foga. -- Le Niger. -- La ville de Say. -- Région mystérieuse. -- Orage. -- Passage de la Sirba. -- Fin du rhamadan à Sebba. -- Bijoux en cuivre. -- De l'eau partout. -- Barth déguisé en schérif. -- Horreur des chiens. -- Montagnes du Hombori. -- Protection des Touaregs. -- Bambara. -- Prières pour la pluie. -- Sur l'eau. -- Kabara. -- Visites importunes. -- Dangereux passage. -- Tinboctoue, Tomboctou ou Tembouctou. -- El Bakay. -- Menaces. -- Le camp du cheik. -- Irritation croissante. -- Sus au chrétien! -- Les Foullanes veulent assiéger la ville. -- Départ. -- Un preux chez les Touaregs. -- Zone rocheuse. -- Lenteurs désespérantes. -- Gogo. -- Gando. -- Kano. -- Retour. 226 VOYAGES ET AVENTURES DU BARON DE WOGAN EN CALIFORNIE (1850-1852.--Inédit). Arrivée à San-Francisco. -- Description de cette ville. -- Départ pour les placers. -- Le claim. -- Première déception. -- La solitude. -- Mineur et chasseur. -- Départ pour l'intérieur. -- L'ours gris. -- Reconnaissance des sauvages. -- Captivité. -- Jugement. -- Le poteau de la guerre. -- L'Anglais chef de tribu. -- Délivrance. 242 VOYAGE DANS LE ROYAUME D'AVA (empire des Birmans), par le capitaine Henri YULE, du corps du génie bengalais (1855). Départ de Rangoun. -- Frontières anglaises et birmanes. -- Aspect du fleuve et de ses bords. -- La ville de Magwé. -- Musique, concert et drames birmans. -- Sources de naphte; leur exploitation. -- Un monastère et ses habitants. -- La ville de Pagán. -- Myeen-Kyan. -- Amarapoura. -- Paysage. -- Arrivée à Amarapoura. 258 Amarapoura; ses palais, ses temples. -- L'éléphant blanc. -- Population de la ville. -- Recensement suspect. -- Audience du roi. -- Présents offerts et reçus. -- Le prince héritier présomptif et la princesse royale. -- Incident diplomatique. -- Religion bouddhique. -- Visites aux grands fonctionnaires. -- Les dames birmanes. 273 Comment on dompte les éléphants en Birmanie. -- Excursions autour d'Amarapoura. -- Géologie de la vallée de l'Irawady. -- Les poissons familiers. -- Le serpent hamadryade. -- Les Shans et autres peuples indigènes du royaume d'Ava. -- Les femmes chez les Birmans et chez les Karens. -- Fêtes birmanes. -- Audience de congé. -- Refus de signer un traité. -- Lettre royale. -- Départ d'Amarapoura et retour à Rangoun. -- Coup d'oeil rétrospectif sur la Birmanie. 280 VOYAGE AUX GRANDS LACS DE L'AFRIQUE ORIENTALE, par le capitaine BURTON (1857-1859). But de l'expédition. -- Le capitaine Burton. -- Zanzibar. -- Aspect de la côte. -- Un village. -- Les Béloutchis. -- Ouamrima. -- Fertilité du sol. -- Dégoût inspiré par le pantalon. -- Vallée de la mort. -- Supplice de M. Maizan. -- Hallucination de l'assassin. -- Horreur du paysage. -- Humidité. -- Zoungoméro. -- Effets de la traite. -- Personnel de la caravane. -- Métis arabes, Hindous, jeunes gens mis en gage par leurs familles. -- Ânes de selle et de bât. -- Chaîne de l'Ousagara. -- Transformation du climat. -- Nouvelles plaines insalubres. -- Contraste. -- Ruine d'un village. -- Fourmis noires. -- Troisième rampe de l'Ousagara. -- La Passe terrible. -- L'Ougogo. -- L'Ougogi. -- Épines. -- Le Zihoua. -- Caravanes. -- Curiosité des indigènes. -- Faune. -- Un despote. -- La plaine embrasée. -- Coup d'oeil sur la vallée d'Ougogo. -- Aridité. -- Kraals. -- Absence de combustible. -- Géologie. -- Climat. -- Printemps. -- Indigènes. -- District de Toula. -- Le chef Maoula. -- Forêt dangereuse. 305 Arrivée à Kazeh. -- Accueil hospitalier. -- Snay ben Amir. -- Établissements des Arabes. -- Leur manière de vivre. -- Le Tembé. -- Chemins de l'Afrique orientale. -- Caravanes. -- Porteurs. -- Une journée de marche. -- Costume du guide. -- Le Mganga. -- Coiffures. -- Halte. -- Danse. -- Séjour à Kazeh. -- Avidité des Béloutchis. -- Saison pluvieuse. -- Yombo. -- Coucher du soleil. -- Jolies fumeuses. -- Le Mséné. -- Orgies. -- Kajjanjéri. -- Maladie. -- Passage du Malagarazi. -- Tradition. -- Beauté de la Terre de la Lune. -- Soirée de printemps. -- Orage. -- Faune. -- Cynocéphales, chiens sauvages, oiseaux d'eau. -- Ouakimbou. -- Ouanyamouézi. -- Toilette. -- Naissances. -- Éducation. -- Funérailles. -- Mobilier. -- Lieu public. -- Gouvernement. -- Ordalie. -- Région insalubre et féconde. -- Aspect du Tanganyika. -- Ravissements. -- Kaouélé. 321 Tatouage. -- Cosmétiques. -- Manière originale de priser. -- Caractère des Ouajiji; leur cérémonial. -- Autres riverains du lac. -- Ouatata, vie nomade, conquêtes, manière de se battre, hospitalité. -- Installation à Kaouélé. -- Visite de Kannéna. -- Tribulations. -- Maladies. -- Sur le lac. -- Bourgades de pêcheurs. -- Ouafanya. -- Le chef Kanoni. -- Côte inhospitalière. -- L'île d'Oubouari. -- Anthropophages. -- Accueil flatteur des Ouavira. -- Pas d'issue au Tanganyika. -- Tempête. -- Retour. 337 FRAGMENT D'UN VOYAGE AU SAUBAT (affluent du Nil Blanc), par M. Andrea DEBONO (1855) 348 VOYAGE À L'ÎLE DE CUBA, par M. Richard DANA (1859). Départ de New-York. -- Une nuit en mer. -- Première vue de Cuba. -- Le Morro. -- Aspect de la Havane. -- Les rues. -- La volante. -- La place d'Armes. -- La promenade d'Isabelle II. -- L'hôtel Le Grand. -- Bains dans les rochers. -- Coolies chinois. -- Quartier pauvre à la Havane. -- La promenade de Tacon. -- Les surnoms à la Havane. -- Matanzas. -- La Plaza. -- Limossar. -- L'intérieur de l'île. -- La végétation. -- Les champs de canne à sucre. -- Une plantation. -- Le café. -- La vie dans une plantation de sucre. -- Le Cumbre. -- Le passage. -- Retour à la Havane. -- La population de Cuba. -- Les noirs libres. -- Les mystères de l'esclavage. -- Les productions naturelles. -- Le climat. 353 EXCURSIONS DANS LE DAUPHINÉ, par M. Adolphe JOANNE (1850-1860). Le pic de Belledon. -- Le Dauphiné. -- Les Goulets. 369 Les gorges d'Omblèze. -- Die. -- La vallée de Roumeyer. -- La forêt de Saou. -- Le col de la Cochette. 385 EXCURSIONS DANS LE DAUPHINÉ, par M. Élisée RECLUS (1850-1860). La Grave. -- L'Aiguille du midi. -- Le clapier de Saint-Christophe. -- Le pont du Diable. -- La Bérarde. -- Le col de la Tempe. -- La Vallouise. -- Le Pertuis-Rostan. -- Le village des Claux. -- Le mont Pelvoux. -- La Balme-Chapelu. -- Moeurs des habitants. 402 LISTE DES GRAVURES. 417 LISTE DES CARTES. 422 ERRATA. 427 DE SYDNEY À ADÉLAÏDE[1] (AUSTRALIE DU SUD). NOTES EXTRAITES D'UNE CORRESPONDANCE PARTICULIÈRE. [Note 1: Sydney, chef-lieu de la Nouvelle-Galles méridionale, fondée en 1787 dans une baie magnifique connue sous le nom de port Jackson. Population 100 000 habitants; latitude sud 33° 51', longitude est 148° 40'. Adélaïde, chef-lieu de la province de l'Australie du sud, fondée en 1836 sur la côte orientale du golfe Saint-Vincent, par 34° 58' de latitude et 136° 15' de longitude. Sa population est de 30 000 à 35 000 âmes.] 1860. .... Le 1er mars dernier (1860), jour et mois correspondant, ne l'oubliez pas, au 1er septembre de notre hémisphère, je quittai Sydney, m'acheminant vers le sud dans une charrette à deux chevaux. Une bonne route parallèle à la côte nous conduisit d'abord jusqu'à Campbell-Town. En y arrivant nous apprîmes, à notre grand regret, que le pont de Camden avait été enlevé par les dernières crues; il fallut nous lancer dans un chemin de traverse; quel chemin! Jamais je ne l'oublierai; en partant au point du jour, et ne nous arrêtant qu'à la nuit, nous faisions tant bien que mal nos quinze kilomètres. Mme de Sévigné, mettant vingt journées, au temps du grand roi, pour se rendre de Paris à Grignan, allait d'un meilleur train. Nous arrivâmes le dimanche à Picton, que la pluie continuelle avait mis dans un état de désordre impossible à décrire. C'était un chaos de voitures embourbées, de chariots dans la vase jusqu'à l'essieu, d'hommes démoralisés déclarant qu'ils ne voulaient pas aller plus loin, offrant à tout passant et à tout prix leurs chevaux, leurs voitures et tout leur matériel. On se riait de notre prétention de pousser en avant; mais nous avions pris la vieille devise des Douglas: «Jamais en arrière;» et nous avancions..., non sans grande peine, il faut bien l'avouer. Nous traversâmes le Bargo, moitié flottant, moitié roulant; et bien nous fîmes, car les prudents qui nous blâmaient, la pluie venant de plus belle, eurent huit jours devant eux pour prendre toutes leurs précautions avant de pouvoir guéer la rivière. La malle arrive trop tard pour suivre notre exemple, et, brandissant nos fouets, en signe de triomphe railleur, nous partons pour Benima, où nous arrivons le mercredi au soir; nouveau contre-temps, du magnifique pont de pierre de cette place il ne reste aucun vestige! Que faire? Il y a bien un petit bateau de passage; un canotier hardi nous promet de nous passer avec notre bagage; mais les chevaux, mais notre charrette? On fera passer les animaux à la nage; et on traînera la machine à la remorque. Celle-ci fut assez docile, grâce à une ou deux barriques vides; mais il n'en fut pas de même des quadrupèdes rétifs, et ce ne fut pas sans efforts qu'on les décida à se lancer dans les eaux écumantes. Pendant ce temps, les bourgeois de la localité nous regardaient d'un air narquois et raillaient _les chercheurs d'or_. Nous passons à leur nez et à leur barbe. Nous arrivons à Goulburn le vendredi, par des chemins affreux, si tant est que cela puisse s'appeler des chemins. Après une halte de deux heures dans ce chef-lieu du comté d'Argyle, nous nous remettons en marche pour Queanbeyan que nous atteignons le dimanche. Là je laisse mes compagnons et la charrette et en me dirigeant sur une ligne d'arbres encoches, j'arrive en deux jours aux mines. J'eus une semaine tout entière à donner à l'examen des mineurs et de leurs travaux avant l'arrivée des bagages, qui mirent neuf jours à venir de Queanbeyan. Rude besogne, par ma foi, pour leurs conducteurs! Il leur fallut décharger plusieurs fois le wagon, faire passer les colis à force de bras par-dessus des troncs d'arbres, puis la charrette; plus d'une fois ils furent sur le point de tout abandonner, bagage et wagon. Dans mon exploration, pendant mes huit jours de solitude, je vis des mineurs travaillant au bord de la rivière sur une étendue de douze kilomètres environ, les uns heureux, remplissant leur pinte de poudre d'or par jour, les autres, et comme toujours c'est le plus grand nombre, ne faisant rien, bien qu'au milieu des _placers_ les plus riches. J'allai aussi visiter la _ville_ de Kiandra, qui est situé à environ deux kilomètres des plus beaux _claims_. Elle ne possède qu'un seul hôtel; il est tenu par un Yankee entreprenant qui se vante de pouvoir loger cent personnes. En y arrivant, je pus remarquer une vingtaine d'hommes qui, se précipitant sur un individu, lui coupèrent les cheveux, lui attachèrent les mains derrière le dos, et lui placardèrent sur les épaules un écriteau de voleur. La bande augmenta en un clin d'oeil et deux cents personnes au moins furent à l'oeuvre avant la fin de l'opération. Qui avec des courroies ou des étrivières, qui avec des sangles ou des ceintures, tous s'en donnaient à coeur joie sur les épaules du drôle. Je n'ai jamais entendu huer quelqu'un de la sorte; enfin quelques âmes charitables s'interposèrent, et le malheureux, étrillé de façon à s'en ressouvenir, put s'échapper. .... Le dimanche qui, même dans les _placers_, devrait être un jour de repos, est ici le pire de toute la semaine: combats de chiens, boxes, querelles, jeu, ivresse, débauche de la plus honteuse espèce, tout est réservé pour le jour du Seigneur. Pendant tout le mois que je restai aux _placers_, je ne vis pas une seule fois célébrer le dimanche. Il faut reconnaître cependant que la nuit qui le suit et celle qui le précède sont les plus calmes de toute la semaine; on n'y entend pas surtout ces lamentables violons et autres instruments criards que la vieille Europe s'acharne à importer avec elle partout où elle va dresser son foyer ou sa tente! Le district aurifère, l'Eldorado de la Nouvelle-Galles, s'étend sur les comtés de Murray, de Beresford, de Wallace et de Wellesley. Il forme une ligne onduleuse le long du thalweg des hautes vallées du Morumbidge et de la Snowy, creusées l'une et l'autre entre les Alpes australiennes à l'ouest, la chaîne côtière de la Nouvelle-Galles à l'orient, et descendant, la première au nord et vers l'intérieur du continent, la seconde au sud et vers le détroit de Bass. Au point de partage des eaux de ces vallées, je n'étais qu'à trois ou quatre jours de marche de la ville d'Eden et de Twofold-Bay, où j'étais sûr de trouver un prompt passage pour Sydney. Mais les aventureux habitants de Kiandra me parlèrent d'une route récemment frayée par quelques-uns d'entre eux dans la double direction de Melbourne et d'Adélaïde. Contournant par le nord-ouest la base des Alpes australiennes, elle aboutit à Albury sur le fleuve Murray, parcouru à cette époque de l'année par des bateaux à vapeur. Il y avait là une occasion tentante de voir les plaines de l'ouest, d'étudier les progrès de la colonisation le long des plus grands cours d'eau du continent australien et de vérifier les merveilles de cette Australie du sud, objet de tant de récits et de tant de jalousie de la part des vieux colons de Sydney...; j'y cédai. Les Alpes australiennes. -- Le bassin du Murray. -- Ce qui reste des anciens maîtres du sol. Pendant que mon wagon, mes bagages et la plupart de mes gens filaient vers Twofold-Bay, je leur tournai le dos en ne prenant avec moi que deux hommes, trois chevaux et une demi-douzaine de mâtins et de _pointers_ que de pauvres diables de mineurs m'avaient cédés à grand prix, dans les _diggings_, _et seulement pour m'obliger_. Je m'acheminai, à petites journées, à travers les mille vallées qui rayonnent autour des flancs nord et nord-ouest des monts Kosciusko, Balh-Hill, Maragoura, Tennent, Talbingo et Manesranges, etc., et qui portent au Morumbridge et au Murray les eaux de ces Alpes des antipodes. Vous pouvez pointer sur la grande carte de Keith-Johnston la ligne semi-circulaire qui me conduisit de Cooma à Albury par Numit et Bago, localités bien peu connues de vos géographes. Cette ligne parcourt certainement quelques-uns des plus beaux sites que renferme le continent australien; car nulle part, sur cette terre, où la nature semble encore en travail de formation, on ne saurait trouver un ensemble aussi complet de vrais paysages, d'eau et de rochers, de montagnes, de gazons et de bois. Aussi je me réserve de vous décrire une autre fois, et avec les détails qu'elle mérite, cette partie de mon voyage. Je ne veux aujourd'hui que vous retracer à la hâte les principales impressions qu'elle m'a laissées. Il y a trente-six ans à peine que les premiers pionniers, partis de Sydney, pénétrèrent dans ces régions; il n'y en a pas vingt-cinq qu'elles furent explorées scientifiquement par Mitchell, et cependant il faudra moins de temps encore pour que l'état originel de la contrée ne se retrouve plus que dans le livre de ce voyageur. Bientôt les chercheurs d'or, les _bushmen_, la dent et le pied des troupeaux, la charrue et la hache du _squatter_ auront tout changé,--je suis loin de dire tout embelli. [Illustration: Australie du sud.--Types indigènes.--Dessin de G. Fath d'après Petermann.] Ce qui m'a le plus frappé, c'est le petit nombre d'indigènes et le peu de gibier que j'ai rencontré sur une ligne de plus de 400 kilomètres, parcourue en chasseur, ma meute en quête et l'oeil aux aguets. Animaux et hommes sauvages s'éteignent et fondent ici comme ailleurs au souffle fatal de la colonisation européenne. Les tribus de plusieurs centaines d'individus, que Stuart et Mitchell visitèrent sur les affluents supérieurs du Murray, ne sont plus représentées que par des groupes épars de sept ou huit malheureux affamés. J'ai en vain aussi cherché à découvrir quelqu'un de ces _bocages de la mort_, qui jadis marquaient le centre de parcours, la terre patrimoniale de chacune de ces grandes tribus, et dont la plume et le crayon de Mitchell nous ont tracé de si remarquables tableaux. Ces poétiques sépultures ont disparu à leur tour; les descendants ont manqué aux aïeux pour entretenir les _tumuli_ de gazon et les petits sentiers sablés qui circonscrivaient, sous l'ombre des eucalyptus et des mélaleucas, les cases de ces échiquiers funéraires. Les pousses de quelques printemps, les pluies d'un petit nombre d'automnes auront suffi pour tout envahir, tout recouvrir ou tout niveler. Si l'on veut voir aujourd'hui une sépulture indigène, il faut aller la chercher dans les déserts dénudés de l'ouest. Là, de loin en loin, quatre branches brutes, fichées en terre et croisées à leur sommet, supportent la dépouille mortelle d'un Australien, ayant pour suaire une peau de kanguroo qui le défend mal contre l'inclémence de l'air et les insultes des oiseaux de proie, jusqu'à ce que la décomposition cadavérique livre ces lamentables restes aux chiens sauvages, accourus à cette curée des quatre aires de l'horizon. [Illustration: Sépultures australiennes dans les bois.--Dessin de Lancelot d'après Mitchell.] .... Les aborigènes ont de nombreux vices, il est vrai, mais, nous devons l'avouer, il en est beaucoup qu'ils doivent au contact du monde civilisé; ils sont cruels, durs dans leurs rapports de famille, en un mot, possèdent en grand nombre de ces défauts qui distinguent les tribus sauvages et barbares. Cependant, d'après les observations recueillies depuis vingt ans par tous les directeurs et inspecteurs que l'administration anglaise leur a donnés, les Australiens possèdent des qualités qui pourraient servir d'éléments à la constitution d'un caractère moral d'un ordre plus élevé. Ils ont l'intelligence vive, observent et étudient avec finesse les objets inconnus; leur pouvoir d'imitation est extraordinaire; ils peuvent représenter les objets dans leur exacte proportion, et quand ils examinent un dessin, aucun détail ne leur échappe. Très-habiles à manoeuvrer la lance et le boomerang, ils déploient une vraie sagacité dans l'emploi surtout de cette arme de jet, dont le principe scientifique a, jusqu'à ce jour, échappé aux explications de la science. Rien ne peut égaler l'adresse avec laquelle ils jettent cette arme bizarre qui après avoir frappé le but revient tomber aux pieds de celui qui l'a lancée. Leurs facultés perceptives sont donc très-développées; mais l'absence des facultés réflectives, et surtout le manque d'esprit de suite dans leurs idées, est le plus grand obstacle à leur civilisation; obstacle sérieux mais non insurmontable, et nous pourrions citer de nombreux cas où l'intelligence supérieure des blancs, aidée de leur dévouement, a su relever des tribus sauvages bien plus dégradées encore. M. Thomas, le directeur actuel des aborigènes dans le district de Victoria, qui a beaucoup étudié ce sujet, dit que les enfants des deux sexes parviennent aisément à lire et à écrire; qu'ils apprennent facilement par coeur des morceaux de poésie et de chant; qu'ils aiment beaucoup les leçons orales traitant de la géographie, et qu'ils comprennent parfaitement l'usage des cartes. Un jeune aborigène a eu, deux ans de suite, le prix de géographie à l'école normale de Sydney; mais il était d'une ignorance complète en arithmétique. Les filles comprennent vite les travaux d'aiguille et de couture, et les garçons tout ce qui a trait à l'agriculture et à l'élève des bestiaux. Comme on a exagéré leurs défauts, on n'a pas manqué d'exagérer leur laideur et leur type. Certes, ce ne sont ni des Apollons ni des Antinoüs; mais parmi nos deux cent cinquante et quelques millions de congénères qui se prétendent fils de Japhet ou de Prométhée, combien y a-t-il de types qui puissent servir de modèle à un statuaire? combien de têtes vraiment belles? Je n'ose répondre. .... Le teint des Australiens est brun de rouille ou couleur de chocolat; leur grandeur moyenne varie entre cinq pieds quatre pouces et cinq pieds sept pouces (1m,62 à 1m,72), leur tête est petite, leurs cheveux sont longs, couleur noire de poix, lisses et gros, parfois aussi bouclés et fins; ils ont généralement les lèvres grosses, le nez large et aplati, le front en arrière, mais une denture superbe et de grands yeux vifs. L'abdomen prédominant et les membres grêles dont nos peintres caricaturistes les ont tant gratifiés, ne sont guère leur apanage que dans leur bas âge et quand ils sont mal nourris. Je le répète, dans tout travail qui exige l'emploi des facultés perceptives, l'aborigène est supérieur au blanc. Les enfants nés de parents européens et élevés en Australie semblent acquérir à un haut degré cette extraordinaire faculté de perception qui caractérise les indigènes. Jusqu'à présent on a été injuste, inhumain à leur égard. Les blancs ne se sont pas fait faute de les tuer en grand nombre sans plus de souci que du gibier: on les a expulsés des endroits qu'ils occupaient, on leur a pris leur terrain de chasse sans se préoccuper le moindrement de leurs moyens d'existence. Il faut dire qu'ils étaient peu nombreux, sans chefs, et qu'ils fuyaient à l'approche des blancs. Ils n'ont pas, comme les nouveaux Zélandais, résisté les armes à la main aux envahissements des colons. Eussent-ils été plus puissants, les Européens seraient arrivés à composer plus équitablement avec eux. Dans les deux millions cinq cent mille kilomètres carrés de la province de Victoria, il est à peine un endroit où un aborigène puisse trouver le repos; le bétail, dit-on, ne veut pas rester là où habitent les noirs, et trop souvent le blanc n'a pas hésité à sacrifier les quelques noirs qui s'opposaient à l'installation de ses boeufs et de ses moutons. Navigation sur le Murray. -- Frontières de l'Australie du sud Le lac Alexandrina. -- Le Kanguroo rouge. Ayant trouvé à Albury un petit steamer qui, pour la première fois, avait pu remonter jusque-là, je m'y embarquai, et après huit jours d'une navigation régulière sur le Murray, nous franchîmes le cent quarante et unième méridien de longitude, qui forme la ligne de démarcation entre la colonie de Victoria et celle de South-Australia. Nous fîmes aussi nos adieux à la Nouvelle-Galles qui, jusque-là, avait été limitée par la berge de droite de la rivière. L'abondance de beurre, d'oeufs, de lait, etc., que nous trouvâmes à la première escale, après avoir franchi la limite de ces deux provinces, me démontra clairement la supériorité de l'esprit industrieux des colons du sud sur celui de leurs voisins de l'est. [Illustration: Map.] Au delà de ce point, le fleuve se replie vers le sud, en se dirigeant directement vers la mer. Les falaises de roches, qui bordent son cours inférieur, sont de plus en plus rapprochées et de plus en plus élevées. Elles consistent en grès jaune, alternant avec des couches de calcaire, remarquables par leur horizontalité. Lentement désagrégées par l'action de l'atmosphère pendant des siècles, leur stratification toutefois s'est ajustée au niveau de l'eau avec une précision mathématique. Ces roches sont percées de trous en tout sens, creusés, dans le but d'y nicher, par les kakatoès blancs, aussi bien que par d'autres oiseaux. Sur la saillie d'une de ces roches, fort près de l'eau et dans un voisinage très-solitaire, je ne fus pas peu surpris de voir un lapereau sautillant deçà et delà. Il faut croire que quelques sujets de cette espèce ont été mis en liberté en cet endroit par un naturaliste philanthrope, et qu'ils se sont multipliés. Le onzième jour de notre navigation nous débouchâmes avec le fleuve dans le lac Alexandrina. Il est difficile de calculer la distance parcourue par la vapeur, tant à cause des innombrables méandres que décrit le Murray, qu'à cause des arrêts que l'on fait en route; néanmoins on estime généralement la portion navigable du Murray à environ deux mille kilomètres, ce qui est suffisant, je pense, pour faire de ce fleuve un cours d'eau respectable. Le lac Alexandrina, dans lequel il débouche, présente la plus belle nappe d'eau douce que j'aie jamais vue. Car, agitée comme elle l'était sous l'effort d'un vent qui soufflait assez rudement pour tourner le coeur à qui n'avait pas pied marin, on l'eût prise pour tout autre chose qu'un bassin continental. Il mesure quarante à cinquante milles de long sur douze à quinze de large, et ses bords s'abaissent et s'effacent à l'horizon de manière à rappeler les grèves de la mer. Goolwa, qui commande l'entrée et la sortie du Murray, est le point de cette navigation intérieure le plus rapproché d'Adélaïde; c'est une ville naissante de peu d'étendue et sans prétentions. Au port Elliot, situé dans la baie Enconter, il y a une voie ferrée fort bien faite, qui dessert à bon marché les navires en chargement pour l'exportation, ainsi que ceux qui apportent à la colonie les produits du dehors. Cette voie ferrée mérite d'être étudiée; elle traverse sept milles de pays assez favorables à sa construction, qui est formée de rails de fer placés sur des traverses de bois. Elle est desservie par des chevaux. Deux de ces animaux peuvent y mouvoir quatorze tonnes au trot, et elle n'a coûté que quarante-sept mille francs par kilomètre. .... C'est dans le trajet de ce port à Adélaïde, trajet que je fis non par la grande route, mais à petites journées, à travers champs et avec force zigzags, comme un homme venu de loin pour étudier le pays, que je tuai pour la première fois un kanguroo rouge (_macropus giganteus_), tout à la fois le plus grand spécimen de son espèce et le plus grand animal de l'Australie; il est aussi le plus rare. Quand les chiens approchent d'une bande de ces animaux, _le vieil homme_, comme l'appellent les _Bushmen_, c'est-à-dire le plus vieux mâle, s'arrête, s'appuyant contre un tronc d'arbre, s'il s'en trouve dans le voisinage, et se tenant dressé sur ses jambes de derrière, il attend tranquillement l'attaque. Il est peu de vieux chiens qui osent se lancer franchement sur lui, car les kanguroos se servent si habilement de leurs pieds de derrière qu'un chien qui attaque sans précaution vient s'y embrocher comme sur un épieu, et se trouve rejeté au loin, le ventre ouvert et les entrailles pendantes. Ces kanguroos sont si vigoureux que, s'il se trouve une mare dans le voisinage, ils saisissent les plus gros dogues entre leurs pattes antérieures, et bondissent à l'eau où ils piétinent le chien jusqu'à ce qu'il soit noyé. Dans l'occasion dont il s'agit, j'étais en chasse avec une laisse de chiens superbes, dans le _Bush_ qui couvre les falaises de la presqu'île d'York, entre les golfes Spencer et Saint-Vincent. Mes chiens firent lever un _forestier rouge_, le plus grand que j'aie jamais vu. Pendant trois kilomètres environ, nous eûmes une chasse splendide; ayant alors fait face aux chiens, mon vieux kanguroo en éventra un, puis se dirigea en droiture vers la grève; il y avait bonne brise nord; Fango, un énorme griffon au poil rude, pressait le kanguroo qui filait toujours vers la mer; j'étais bien loin de penser au parti qu'il allait prendre. À mon profond étonnement, mon _vieil homme_ de la falaise, peu élevée à l'endroit où il se trouvait, saute sur la plage, traverse résolument le ressac qui battait violemment la côte; Fango le suit, se jette à l'eau. Aussitôt en dehors du ressac, le kanguroo ayant la tête et les épaules hors de l'eau se retourne, et attend, calme et tranquille, mon chien qui nageait courageusement pour l'atteindre. Il savait bien ce qu'il faisait, le vieux rusé; il avait l'oeil sur Fango, et avant que celui-ci eût pu lui sauter à la gorge, il le saisit avec ses pattes antérieures, le tenant très-soigneusement sous l'eau. Ceci se passa en moins de temps que je ne mets à l'écrire. L'air grave et tranquille du _vieil homme_ passe tout ce qu'on peut imaginer; je ne puis mieux comparer son occupation qu'à celle d'une blanchisseuse plongeant et replongeant dans l'eau son linge qui remonte toujours à la surface. Mais cela ne pouvait durer; mon chien allait se noyer; j'entrai sans hésiter dans le ressac, tenant un fusil élevé le plus possible au-dessus de ma tête pour le garantir de l'eau: je ne pouvais, du reste, tirer que de très-près, n'ayant que du plomb dans mes canons. Je m'avançai tant que je pus, j'avais de l'eau jusque sous les bras, quand je me décidai à tirer; j'ajustai soigneusement, mais sans aucun résultat que de changer la scène. Le kanguroo abandonna mon chien et vint à moi, bondissant et éclaboussant. «Attention! pensai-je, si je ne te tue pas, tu me noieras.» Je gardai mon fusil à l'épaule, l'attendant très-sérieusement, je vous assure, et quand il fut assez près, si près qu'il touchait mon canon, j'appuyai le doigt sur la gâchette: il tomba roide mort. Fango, remis de son bain un peu forcé, m'aida à amener _le vieil homme_ sur la plage, et ce ne fut pas sans peine. La colonie de l'Australie du sud. -- Adélaïde. -- Culture et mines. En visitant la colonie de l'Australie du sud, je m'attendais à y rencontrer l'association d'une industrie intelligente avec de sérieuses applications pratiques, le tout sans les détails insignifiants, inséparables d'une communauté restreinte. J'avais connu, pendant nombre d'années, de très-intelligents colons de ce pays qui m'avaient paru singulièrement enthousiastes dans leurs appréciations des nombreuses vertus de leur colonie. Je ne me sentais guère entraîné à leur donner pleine confiance, car l'exagération de leurs éloges me portait à réagir intérieurement. Ces colons me semblaient par trop entraînés par leurs sentiments personnels, et, bien que j'aime l'enthousiasme, je m'en méfie. [Illustration: Sépulture australienne au désert.--Dessin de Doré d'après un ouvrage intitulé: The Rambles at the Antipodes (Excursion aux antipodes).] Mais la seule vue d'une portion fort limitée de l'Australie du sud me convainquit qu'il y avait réellement dans cette colonie les éléments capables d'exciter les sympathies et de justifier les éloges de quiconque est l'ami des terres australiennes. Dès le premier pas que je fis en dedans de sa frontière, je fus à même de constater un développement remarquable de patiente et laborieuse industrie. Le même esprit règne dans toute la colonie. Les ressources ne sont peut-être pas à comparer avec celles d'un voisinage plus favorisé, mais quelles qu'elles soient, elles sont développées avec autant d'intelligence que d'activité. Aussitôt que l'on arrive au lac Alexandrina, des terrains en pleine culture, des habitations confortables, des moulins à vapeur, des centres de populations prospères apparaissent de toutes parts, et l'on se sent dans un pays où tous les besoins d'un peuple civilisé peuvent facilement trouver satisfaction. Rarement j'éprouvai une sensation plus agréable que celle que me procura la vue soudaine de Villianga, un charmant hameau situé à mi-route de Goolwa à Adélaïde. Nous avions chassé tout le jour et sans beaucoup de succès à travers une contrée misérable et stérile; notre patience était à bout comme nos forces. Les broussailles de gommiers, une incessante succession de coteaux poussiéreux, n'avaient été qu'imparfaitement compensés par quelques belles échappées et par une abondance de ces belles fleurs sauvages que l'Australie semble réserver aux parties de son sol les plus ingrates, lorsque soudain, au déclin du soleil, les tristes broussailles parurent s'évanouir et le spectacle qui s'offrit à nous ne ressembla à rien de ce que j'avais vu depuis mon départ d'Angleterre. Du haut de la colline où nous étions, on aperçoit une étendue de pays de plusieurs milles de rayon; et du nord au sud, de l'est à l'ouest, jusqu'à la mer qui borne l'horizon, ce ne sont que terres cultivées. À trente milles de là, les brumes d'une grande ville indiquent l'emplacement d'Adélaïde, et de tous côtés les flancs émaillés des légères collines, les clôtures qui s'étendent dans la plaine, les jardins bordés de haies, les vergers plantureux, les habitations confortables signalent la présence d'une race agricole active et industrieuse, qui a su échapper aux griffes du plus détestable des propriétaires, le gouvernement. Là des moissons verdoyantes dont la tendre coloration contraste avec les blondissantes céréales qui, semées en hiver, se parent BOUT la moisson prochaine; ici un champ fraîchement labouré dont les teintes sombres décèlent la richesse du sol; plus loin, des prés, des foins en meules embaument l'air, tout, en un mot, révèle un grand pays agricole. Depuis longtemps mon regard ne s'était pas reposé sur une aussi grande étendue de terres cultivées. Ce fut comme la réalisation d'un rêve; car, à Sydney, pendant des années, je m'étais efforcé, dans mon humble sphère, d'attirer l'attention de mes voisins sur la possibilité d'entrer dans cette voie, avec un pays aussi plein de ressources que le leur, et de leur démontrer la nécessité d'en finir avec le vieux système de monopole et d'exiger du sol le meilleur produit possible. J'appuyais surtout, de mon mieux, sur la culture variée, l'extension des terres cultivées, du jardinage, le développement des vergers, les essais de viticulture; mais en vain, et ici je trouvais mes idées réalisées et les résultats pratiques de tout ce que j'avais prêché théoriquement. À partir de ce jour, je visitai les localités les plus intéressantes de l'Australie méridionale, et rien n'est venu détruire cette première impression. C'est l'Angleterre, mais l'Angleterre sans ses monstrueuses anomalies d'extravagantes richesses, auxquelles des misères profondes servent de cadre. C'est l'Angleterre avec un beau climat, un sol vierge, avec la liberté sans ses antiques abus; c'est l'Angleterre avec des institutions plus généreuses, avec des citoyens plus libres. Le système territorial de l'Australie du sud est basé sur une division de quatre-vingts acres, servant de base fixe, et toute la superficie du pays est divisée en lots de même grandeur. C'est une étendue bien calculée. Un bon agriculteur sait qu'avec le travail intelligent d'une année il peut mettre de côté deux mille francs, et ses efforts tendent à réaliser cette somme. Chaque jour il apprend à utiliser ses connaissances agronomiques dans un nouveau climat, et il connaît de mieux en mieux le terrain où il pourra fonder un établissement. Après l'acquisition de la terre il peut encore avoir besoin de travailler afin d'enclore son terrain, d'acheter un attelage de boeufs ou une paire de chevaux. Enfin il arrive à posséder un établissement à lui, et il se met courageusement à l'oeuvre pour devenir un fermier indépendant. La première récolte lui laissera probablement des ressources, la deuxième le mettra à même d'acheter une ou deux parcelles attenantes à la sienne, et ainsi, graduellement, il arrive à être un propriétaire aisé et en agriculteur considérable, sans toutefois que la progression lui tourne la tête et l'entraîne à des erreurs, mais cependant avec assez de rapidité pour soutenir son énergie. C'est ainsi que le nombre croissant de pareils hommes a amené l'Australie méridionale au point de prospérité où elle se trouve, et l'on pourra avantageusement comparer cette race d'industrieux travailleurs avec n'importe quelle autre au monde. Pour démontrer la différence de cette colonie avec Victoria sa voisine, il me suffira de citer la dépense d'hôtel que je fis la dernière fois que je fus à Melbourne, où je payais cinq francs soixante centimes pour chaque repas. Dans le premier hôtel de l'Australie du sud, je payai deux francs cinquante centimes pour un repas plus abondant et de meilleure qualité. Deux choses me frappèrent dans mes excursions au travers du pays, le nombre des moulins et celui des enclos formés de haies vives. Je considère que l'existence de nombreux moulins est un symptôme de vitalité dans une colonie dont toutes les tendances se dirigent vers l'agriculture. Quant aux haies, il est curieux de voir combien Victoria en manque, en la comparant avec les colonies limitrophes. Dans l'île de Tasmanie, tout le pays est divisé par des haies épaisses d'églantiers, dont l'effet charme et la vue et l'odorat, l'air en est embaumé. Dans l'Australie du sud l'on se sert de l'acacia épineux que fournit, je pense, l'île des Kanguroos et qui forme d'excellentes haies. Il pousse vite, et, bien mené, il forme une palissade épaisse qui garantit admirablement les jardins et les vergers. Son seul inconvénient est d'être facilement détruit par le feu, même à l'état vert. La généralité des haies ajoute encore ici à l'apparence cultivée du pays, et vous fait faire un triste retour sur la nudité des poteaux et des pieux qui bornent les propriétés dans les banlieues de Sydney et de Melbourne. Quelques avantages que l'on puisse trouver dans les districts ruraux de cette colonie, on ne saurait cacher les désagréments de ses villes. Adélaïde est située assez avantageusement, même judicieusement, et toutefois, pendant plusieurs mois de l'année, elle est complétement inhabitable, et en cela aussi mal appropriée à la résidence de l'homme que Melbourne, que l'on vante tant et pour les mêmes causes. D'abord la poussière y est insupportable; on me décrivait une fois Adélaïde comme une ville où, dès le matin, on devait se laver la bouche avant de pouvoir parler, et où, pendant le jour, on entendait ses paupières crier quand on clignait des yeux. Je n'en avais rien voulu croire, mais mon expérience personnelle me fit reconnaître que l'état poudreux d'Adélaïde, tel que l'on me l'avait décrit, n'était que légèrement exagéré. Sans cet inconvénient, la ville serait agréable, et l'on conçoit difficilement que dans une agglomération d'habitants comme celle que l'on trouve dans nos villes d'Australie, telles que Melbourne, Sydney, Adélaïde ou Hobart-Town, l'on n'ait jamais songé à adopter des mesures tendant à faire disparaître les inconvénients de la saleté et de la poussière. La population d'Adélaïde commence à donner le bon exemple d'élever des plantations en ville. Les particuliers peuvent planter devant leurs propriétés, et la municipalité a fait garnir le pourtour de la ville et les places d'arbres d'ornement. Adélaïde est bâtie dans une vaste plaine limitée par le Torrens qui l'alimente d'eau. Cette rivière est insignifiante, pendant l'été surtout, et n'a guère plus d'eau à cette époque que les torrents algériens ou andalous; toutefois, si peu abondante que soit l'eau, elle ne tarit pas et est d'assez bonne qualité. D'un côté Adélaïde est abritée par une rangée de coteaux d'une grande beauté. Ces collines sont distantes entre elles de cinq milles à peu près; la plus haute mesure, dit-on, deux mille pieds. Elles courent depuis les plaines de la côte jusqu'au district de Burra, pendant l'espace d'une centaine de milles, et présentent partout un charmant aspect. Légèrement ondulées, tantôt couvertes de bois, tantôt arrondies en dômes, accidentées de mille manières pittoresques, jamais elles ne fatiguent l'oeil qui se repose sur la succession de leurs contours. Que le soleil se lève, qu'il plane au zénith ou qu'il se couche, elles présentent mille beautés de lumière et d'ombre, auxquelles s'ajoutent les caprices des nuages qu'entraîné le vent; puis, ça et là au milieu des cultures, des parcelles d'un vert intense ajoutent aux aspects d'un paysage où l'on sent l'action de la main de l'homme. Les jardins des environs d'Adélaïde sont plus nombreux que dans les autres colonies; très-étendus, bien cultivés, ils sont d'un bon rapport. Pendant la saison, les fruits abondent, depuis la grosse groseille jusqu'à l'orange. Il y a de grands jardins plantés d'oliviers, mais, à ma grande surprise, on n'utilise pas leurs fruits, qui tombent et noircissent le sol où ils pourrissent; les frais pour l'extraction de l'huile ou pour conserver les olives sont encore si élevés qu'on est forcé de perdre la récolte, et à ce sujet un jardinier m'avoua avoir offert toute la sienne à qui pourrait l'utiliser, et n'avoir pas trouvé d'amateur. Les orangers sont, au contraire, cultivés avec succès par plusieurs colons. J'en ai vu chez un seul propriétaire une plantation de sept acres, et, bien que jeunes encore, les arbres sont vigoureux et commencent à rapporter abondamment. La culture n'en est pas très-développée, mais aussitôt que l'usage de ce précieux fruit s'étendra, les jardiniers qui y ont consacré leurs soins en retireront de bons revenus. La vigne aussi est cultivée sur une grande échelle; on connaît le beau raisin qu'expédié Adélaïde; on n'en a pas vu de pareils dans les autres parties de l'Australie. La fabrication du vin prend de l'extension, et la qualité des produits est aussi bonne que celle des meilleurs crus de la Nouvelle-Galles méridionale. Peut-être ont-ils un goût de terroir trop prononcé. Mon opinion est que les vignes sont plantées dans une terre trop forte, et le colon, habitué à faire fructifier la meilleure terre possible, applique les mêmes principes à la culture de la vigne que ceux qui conviennent à celle du blé et de la pomme de terre. Mais ce sont là des défauts que le temps et l'expérience corrigeront. Enfin, à l'honneur de cette jeune colonie, on doit constater qu'elle a déjà mis en culture au moins 15 000 hectares de plus que chacune de ses deux aînées, la Nouvelle-Galles et Victoria, bien plus riches et bien plus peuplées. Les chemins de fer et le télégraphe progressent assez lentement. Une ligne ferrée relie Adélaïde avec le port et s'étend jusqu'à Gawler-Town, à vingt-cinq milles dans l'intérieur, dans la direction des grandes mines de cuivre de Burra. Le télégraphe électrique qui communique avec Victoria doit se relier avec Sydney; son installation laisse bien quelque chose à désirer; mais il faut un peu d'indulgence pour l'application d'une découverte si récente de la science du vieux monde, dans un monde né d'hier en quelque sorte. [Illustration: Restes d'un voyageur retrouvé par ses compagnons dans les déserts du lac Torrens.--Dessin de Doré d'après _the Rambles at the Antipodes_.] Le point le plus intéressant à visiter dans l'Australie méridionale est la belle mine de cuivre de Burra. Située au nord d'Adélaïde, elle est éloignée de cette ville d'à peu près cent milles. On peut s'y rendre en voyageant toujours en plaine le long de la ligne des charmants coteaux dont je vous ai parlé. Les premiers vingt-cinq milles se font en chemin de fer, et puis on prend la voiture, qui vous mène par une route assez bonne en général, mais parfois détestable. La mine de Burra présente une scène des plus animées. Neuf cents hommes et enfants y sont employés par la Compagnie à extraire la gangue et à la travailler pour la livrer au commerce. Une autre compagnie se charge de la fonte, elle achète la matière première à la compagnie minière et la réduit en cuivre pur pour être expédié. Les mines par elles-mêmes sont de grande étendue, le gisement des filons varie entre une profondeur de quelques mètres et celle de cent dix; et le système des galeries peut présenter un développement de près de six milles. Cette mine a déjà donné aux actionnaires plus que soixante-deux fois le capital premier, et elle progresse encore! Il y a d'autres mines à Kapunda et dans d'autres localités, mais aucune ne saurait être comparée en rendement et en étendue avec celle-ci. J'ai encore bien des observations à vous communiquer sur l'Australie méridionale et sur les entreprises récentes tentées, avec un égal enthousiasme, et par les particuliers et par le gouvernement local pour l'exploration de l'intérieur du continent; entreprises qui viennent d'illustrer les noms des voyageurs Stuart, Babbage, Warburton, Hack, du gouverneur Mac-Donel lui-même, et qui ne sont ni sans grandes fatigues, ni sans grands dangers, témoin ce pauvre Coulthard, mort de soif dans le désert, où il s'était égaré, et retrouvé plusieurs semaines après, sa main de squelette encore étendue sur une cantine en étain, où il avait gravé ses dernières impressions d'agonie!!! Laissez-moi terminer cette lettre en vous affirmant qu'en dépit des richesses minérales que j'ai contemplées de mes yeux ou touchées du doigt depuis quelques mois, je vivrai et je mourrai dans la conviction que le vrai bonheur est étroitement associé aux opérations agricoles, au bon marché et à l'abondance des simples biens dus à la fécondité de noire mère la terre. Traduit par F. de LANOYE. GRAVURES. Dessinateurs. Chapelle de Sainte-Rosalie (près Palerme) Rouargue 1 Types et costumes siciliens Rouargue 4 Ruines à Girgenti (Agrigente) Rouargue 5 Vue de Syracuse Rouargue 8 Taormine et l'Etna Rouargue 9 La Marine à Messine Rouargue 12 Rocher de Scylla Rouargue 13 Stromboli Rouargue 16 Pigeonnier près d'Ispahan Jules Laurens 17 Pont d'Allah-Verdi-Khan sur le Zend-è-Roud, à Ispahan Jules Laurens 21 Collége de la Mère du roi, à Ispahan Jules Laurens 24 Une peinture indienne dans le palais des Quarante-Colonnes, à Ispahan Jules Laurens 25 Entrée de Kaschan Jules Laurens 28 Une caravane persane au repos Jules Laurens 29 Types persans Jules Laurens 32 Faubourg de Téhéran Jules Laurens 33 La porte de Schah-Abdoulazim Jules Laurens 36 Dans une cour, à Téhéran Jules Laurens 37 Types et portraits persans Jules Laurens 40 Groupe de Persans Jules Laurens 41 Dans l'Enderoun (appartement intérieur -- Costumes d'intérieur et de sortie) Jules Laurens 44 Choix d'armes, d'instruments et objets divers persans Jules Laurens 45 Le Démavend Jules Laurens 48 Vue de l'île Saint-Thomas de Bérard 49 Saint-Pierre, à la Martinique de Bérard 52 Cataracte de Weinachts (Guyane anglaise) de Bérard 53 Une sucrerie à la Guadeloupe de Bérard 56 La Pointe-à-Pître, à la Guadeloupe de Bérard 57 Le port d'Espagne, à la Trinidad de Bérard 60 La baie de Panama de Bérard 61 Vue des Bermudes de Bérard 64 Costumes norvégiens d'Hitterdal Pelcoq 65 La vallée de Bolkesjö Doré 68 Costumes du Télémark Pelcoq 69 La vallée de Vestfjordal Doré 72 Intérieur d'auberge à Bolkesjö Lancelot 73 Église d'Hitterdal Wormser 75 Le Rjukandfoss Doré 76 Un chalet à Bamble Lancelot 77 Vue du lac Bandak Doré 80 Le lac Flatdal Doré 81 Fjord de Gudvangen Doré 84 Église de Bakke Doré 85 Route de Stalheim Doré 88 Le Vöringfoss Doré 89 Vallée de l'Heimdal Doré 92 Femme du Sogn Pelcoq 93 Une noce en Norvége Pelcoq 96 Le marché aux grains (Suez) Karl Girardet 97 Port de Suez Karl Girardet 100 Cimetière européen à Suez Karl Girardet 100 Qosséir Karl Girardet 101 Djeddah Karl Girardet 101 Port de Souakin Karl Girardet 101 Mosquée de Salonique Karl Girardet 104 Femmes albanaises, près d'un arabas, à Vasilika Villevieille 105 Un Juif de Salonique Bida 108 Une Juive de Salonique Bida 109 Sceau du monastère de Kariès 111 Vue générale de mont Athos Villevieille 112 Le Conseil des Épistates au mont Athos Boulanger 113 Saint Georges (fresque de Panselinos dans le Catholicon de Kariès) Pelcoq 116 Monastère d'Iveron Karl Girardet 117 L'higoumène d'Iveron Pelcoq 120 La Phiale ou le Baptistère du couvent de Lavra Lancelot 121 Croix sculptée en bois dans le trésor de Kariès Thérond 124 Coffret dans le trésor de Kariès Thérond 125 Peinture de la trapeza de Lavra: les trois patriarches Thérond 128 La confession Bida 129 Bas-relief du couvent de Vatopédi A. Proust 130 Albanais, soldat de la garde des Épistates Villevieille 132 Vue du couvent d'Esphigmenou Karl Girardet 133 Intérieur de la cour principale du couvent slave de Kiliandari Lancelot 136 La récolte des noisettes au mont Athos Villevieille 137 L'île Chatam, dans l'archipel Galapagos E. de Bérard 140 Baie de la Poste, dans l'île Floriana (archipel Galapagos) E. de Bérard 140 L'île Charles, dans l'archipel Galapagos E. de Bérard 141 Aiguade de l'île Charles (archipel Galapagos) E. de Bérard 144 Oiseaux et reptile (archipel Galapagos) Rouyer 145 Côtes de l'île Albermale, dans l'archipel Galapagos E. de Bérard 148 Oeno, dans l'archipel Pomotou (îles à coraux) E. de Bérard 149 Village de Vanou, dans l'île de Vanikoro (îles à coraux) E. de Bérard 149 Baie de Manevai, dans l'île de Vanikoro (îles à coraux) E. de Bérard 152 Récifs et piton de l'île de Borabora (îles à coraux) E. de Bérard 153 Rade et pic de l'île de Borabora (îles à coraux) E. de Bérard 156 Île de Whitsunday, dans l'archipel Pomotou (îles à coraux) E. de Bérard 157 Brun-Rollet Fath 160 Traîneau yakoute Victor Adam 161 Une sorcière tongouse Victor Adam 164 Port d'Okhotsk Victor Adam 165 Bazar de Nertchinsk Victor Adam 168 Colonie ou village yakoute Victor Adam 169 Voyageur russe en Sibérie Victor Adam 172 Argali (mouton sauvage) Victor Adam 173 Campement de Tongouses Victor Adam 176 Chamans yakoutes Victor Adam 177 Femme yakoute Victor Adam 180 Poteaux des frontières du pays des Yakoutes et de la Chine Victor Adam 181 Types indigènes (Australie du Sud) G. Fath 184 Sépultures australiennes dans les bois Lancelot 185 Sépulture australienne au désert Doré 189 Restes d'un voyageur retrouvés par ses compagnons dans les déserts du lac Torrens Doré 192 Oasis d'Éderi (Fezzan) Rouargue 193 Mourzouk (capitale du Fezzan) Rouargue 196 Gorge d'Agueri Lancelot 197 Vallée d'Auderaz Rouargue 200 Vue d'Agadez Lancelot 201 Vue de Kano (entrepôt du Soudan central) Lancelot 204 Dendal ou boulevard de Kouka (capitale du Bornou) Lancelot 205 Vue du lac Tchad Rouargue 208 Village marghi Rouargue 209 Halte dans une forêt du Marghi Rouargue 212 Village mosgou Rouargue 213 Chef mosgovien Rouargue 216 Intérieur d'une habitation mosgovienne Rouargue 217 Chef kanembou Rouargue 220 Entrée du sultan de Baghirmi dans Maséna (sa capitale) Rouargue 221 Une razzia à Barea (Mosgou) Rouargue 224 Vue du marché de Sokoto Hadamard 225 Bac sur le Niger, à Say Rouargue 228 Vue des monts Homboris Lancelot 229 Village sonray Lancelot 232 Vue de Kabra (port de Tembouctou) Rouargue 233 Camp touareg Lancelot 236 Arrivée à Tembouctou Lancelot 237 Vue générale de Tembouctou Lancelot 240 Portrait en pied du baron de Wogan en costume de voyage J. Pelcoq 241 Grass-Valley J. Pelcoq 244 Un claim ou atelier de mineur J. Pelcoq 245 Forêt de _taxodium giganteum_ ou pins géants Lancelot 248 Un cañon ou passage de la Sierra-Wah Lancelot 249 La case du jugement J. Pelcoq 252 Le poteau de la guerre J. Pelcoq 253 Types d'Indiennes du Rio-Colorado J. Pelcoq 256 Grande pagode de Rangoun Français 257 Bateau à voile sur l'Irawady Cliché anglais 258 Canot de parade Cliché anglais 259 Bateau de commerce Cliché anglais 259 Birmans dans une forêt J. Pelcoq 261 Pattshaing ou tambour-harmonica Cliché anglais 262 Pattshaing à baguettes Cliché anglais 262 Harpe birmane Cliché anglais 263 Harmonica birman Cliché anglais 263 Pagode à Pagán Cliché anglais 264 Représentation théâtrale dans le royaume d'Ava Hadamard 265 Dagobah ou pagode en forme de cloche Cliché anglais 266 Intérieur d'une pagode Cliché anglais 267 Maison de l'ambassade à Amarapoura Cliché anglais 268 Vallée des puits de bitume Karl Girardet 269 Types de grands seigneurs et hauts fonctionnaires birmans Morin 272 Le palais du roi et l'éléphant blanc Navlet 273 Sculptures comiques dans le monastère royal à Amarapoura Lancelot 276 Vue du Maha-Toolut-Boungyo (monastère royal à Amarapoura) Lancelot 277 Détails intérieurs du Maha-comiye-peima à Amarapoura Navlet 281 Une porte à Amarapoura Cliché anglais 284 Canon birman Cliché anglais 284 Danse des éléphants Cliché anglais 284 Canal d'irrigation dans le royaume d'Ava Cliché anglais 285 Jeunes dames birmanes Morin 288 Le temple du Dragon Lancelot 289 Rives de l'Irawady (près des mines de rubis) Cliché anglais 292 Petite pagode à Mengoun Cliché anglais 292 Grand temple de Mengoun (depuis le tremblement de terre de 1839) Karl Girardet 293 Vallée de l'Irawady au confluent du Myit-Nge Paul Huet 297 Temple ruiné à Pagán Lancelot 300 Salces ou volcans de boue à Membo Cliché anglais 301 Cônes volcaniques dans la plaine de Membo Cliché anglais 301 Paysans birmans en voyage Cliché anglais 302 Statue gigantesque de Bouddha à Amarapoura Lancelot 304 Zanzibar vue de la mer E. de Bérard 305 Portrait de feu l'iman de Zanzibar E. de Bérard 308 Pont de la ville de Zanzibar E. de Bérard 309 Un village de la Mrima Lavieille 312 Jihoué la Mkoa ou la roche ronde Cliché anglais 313 La fontaine qui bout (source thermale dans le Khoutou) Cliché anglais 313 Sycomore africain Cliché anglais 314 L'Ougogo Cliché anglais 315 Burton et ses compagnons en marche Lavieille 316 Chaîne côtière de l'Afrique occidentale Lavieille 317 Passe dans l'Ousagara Lavieille 320 Paysage dans l'Ounyamouézi Lavieille 321 Noirs de l'Ousumboua G. Boulanger 324 Huttes à Mséné Lavieille 325 Nègres porteurs G. Boulanger 328 Noir de l'Ouganda G. Boulanger 329 Habitation de Snay ben Amir à Kazeh Lavieille 332 Jeunes dames à Kazeh G. Boulanger 333 Coiffures des indigènes de l'Ounyanyembé Cliché anglais 334 Coiffures des indigènes de l'Oujiji Cliché anglais 335 Maison des étrangers à Kaouélé Lavieille 336 Navigation sur le lac Tanganyika Lavieille 337 Le capitaine Burton sur le lac Tanganyika Lavieille 339 Habitation au bord du lac Tanganyika Lavieille 340 Le bassin du Maroro Lavieille 341 Instruments et ustensiles des Ouajiji Cliché anglais 342 Riverains du Tanganyika (côté ouest) Cliché anglais 343 Riverains du Tanganyika (côté sud) Cliché anglais 343 Le bassin du Kisanga Lavieille 344 Végétation de l'Ougogi Lavieille 345 Passe de l'Ouzagara Cliché anglais 346 Rocher de l'Éléphant près du cap Gardafui Cliché anglais 347 Dernier établissement égyptien dans le Fazogl Lancelot 348 Contrée des Shelouks sur le Saubat Lancelot 349 Bélénia (village bari sur le fleuve Blanc) Lancelot 352 Habitants de la Havane Potin 353 Coolies chinois à Cuba Pelcoq 356 Vue générale de la Havane (capitale de Cuba) Lancelot 357 Avenue de palmiers devant une habitation de Cuba E. de Bérard 360 Cathédrale de la Havane Navlet 361 La volante (voiture de la Havane) Victor Adam 363 Vue de Matanzas Lancelot 364 Paysage dans l'île de Cuba: Loma (coteau) de Candela Paul Huet 365 Paysage dans l'île de Cuba (Loma de la Givora) Paul Huet 368 Grenoble et les Alpes dauphinoises Karl Girardet 369 Les Grands Goulets Karl Girardet 372 Pont-en-Royans Doré 373 Sainte-Croix et les ruines du château de Quint Karl Girardet 376 Die et la vallée de Roumeyer (vue prise des hauteurs de Saint-Justin) Français 377 Le Mont-Aiguille (vu de Clelles) Daubigny 380 Pontaix Karl Girardet 381 Roumeyer et le mont Glandaz Français 384 Entrée de la vallée de Roumeyer Karl Girardet 385 La vallée de Léoncel Karl Girardet 388 La vallée de la Véoure et de la plaine du Rhône (vue prise des hauteurs de la Vacherie) Karl Girardet 389 Beaufort Français 392 La forêt de Saou Sabatier 394 Poët-Cellard Karl Girardet 395 Bourdeaux Karl Girardet 396 Le Velan et Plan-de-Baix (vue des sources du Ruïdoux) Karl Girardet 397 Cascade de la Druïse Karl Girardet 398 La gorge de Trente-Pas Karl Girardet 400 Le mont Viso Sabatier 401 Le pont du Diable Sabatier 405 Le lac de l'Échauda Sabatier 408 Le Pelvoux Sabatier 409 Le mont Aurouze Français 412 Les montagnes du Devoluy Karl Girardet 413 Ruines de la Chartreuse de Durbon Karl Girardet 416 CARTES ET PLANS. Carte de la Sicile, par M. A. Vuillemin. 3 Carte de la Perse, par M. A. Vuillemin. 19 Carte des grandes et petites Antilles, par M. A. Vuillemin. 51 Carte du haut Télémark (Norvége méridionale), d'après M. Paul Riant. 67 Carte de la presqu'île de Bergen, d'après M. Paul Riant. 83 Carte de la Chalcidique, par M. A. Vuillemin. 115 Partie du gouvernement d'Yakoutsk, par Piadischeff. 167 Carte de l'Australie, par M. A. Vuillemin. 187 Carte des voyages du docteur Henri Barth en Afrique (partie orientale) d'après M. de Lanoye. 195 Voyage du docteur Barth (Itinéraire de Sokoto à Tembouctou), par M. A. Vuillemin. 234 Carte du cours inférieur de l'Irawady comprenant les possessions britanniques et la partie sud du royaume d'Ava, d'après le capitaine H. Yule. 260 Plan d'Amarapoura et de sa banlieue, d'après les relevés du major Grant Allan. 280 Carte du cours supérieur de l'Irawady et partie nord du royaume d'Ava, d'après le cap. Yule. 296 Carte du voyage de Burton et Speke aux grands lacs de l'Afrique orientale (Itinéraire de Zanzibar à Kazeh). 307 Carte du voyage de Burton et Speke aux grands lacs de l'Afrique orientale (2e partie). 338 Carte de l'île de Cuba, par M. A. Vuillemin. 355 Carte du Dauphiné (partie occidentale: Isère et Drôme), par M. A. Vuillemin. 371 Carte du Dauphiné (partie orientale: Isère et Hautes-Alpes), par M. A. Vuillemin. 404 ERRATA. I. Sous le titre _Voyage d'un naturaliste_, pages 139 et 146, on a imprimé: (1858.--INÉDIT).--Cette date et cette qualification ne peuvent s'appliquer qu'à la traduction. La note qui commence la page 139 donne la date du voyage (1838) et avertit les lecteurs que le texte a été publié en anglais. II. Dans un certain nombre d'exemplaires, le voyage du capitaine Burton AUX GRANDS LACS DE L'AFRIQUE ORIENTALE, 1re partie, 46e livraison, le mot ORIENTALE se trouve remplacé par celui d'OCCIDENTALE. III. On a omis, sous les titres de _Juif_ et _Juive de Salonique_, dessins de Bida, pages 108 et 109, la mention suivante: d'après M. A. Proust. IV. On a également omis de donner, à la page 146, la description des oiseaux et du reptile de l'archipel des Galapagos représentés sur la page 145. Nous réparons cette omission: 1º _Tanagra Darwinii_, variété du genre des _Tanagras_ très-nombreux en Amérique. Ces oiseaux ne diffèrent de nos moineaux, dont ils ont à peu près les habitudes, que par la brillante diversité des couleurs et par les échancrures de la mandibule supérieure de leur bec. 2º _Cactornis assimilis:_ Darwin le nomme _Tisseim des Galapagos_, où l'on peut le voir souvent grimper autour des fleurs du grand cactus. Il appartient particulièrement à l'île Saint-Charles. Des treize espèces du genre _pinson_, que le naturaliste trouva dans cet archipel, chacune semble affectée à une île en particulier. 3º _Pyrocephalus nanus_, très-joli petit oiseau du sous-genre _muscicapa_, gobe-mouches, tyrans ou moucherolles. Le mâle de cette variété a une tête de feu. Il hante à la fois les bois humides des plus hautes parties des îles _Galapagos_ et les districts arides et rocailleux. 4º _Sylvicola aureola._ Ce charmant oiseau, d'un jaune d'or, appartient aux îles Galapagos. 5º Le _Leiocephalus grayii_ est l'une des nombreuses nouveautés rapportées par les navigateurs du _Beagle_. Dans le pays on le nomme _holotropis_, et moins curieux peut-être que l'_amblyrhinchus_, il est cependant remarquable en ce que c'est un des plus beaux sauriens, sinon le plus beau saurien qui existe. Le saurien _amblyrhinchus cristatus_, que nous reproduisons ici, est décrit dans le texte, page 147. [Illustration: _Amblyrhinchus cristatus_, iguane des îles Galapagos.] * * * * * IMPRIMERIE GÉNÉRALE DE CH. LAHURE Rue de Fleurus, 9, à Paris. * * * * * *** END OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK LE TOUR DU MONDE; AUSTRALIE *** Updated editions will replace the previous one—the old editions will be renamed. Creating the works from print editions not protected by U.S. copyright law means that no one owns a United States copyright in these works, so the Foundation (and you!) can copy and distribute it in the United States without permission and without paying copyright royalties. Special rules, set forth in the General Terms of Use part of this license, apply to copying and distributing Project Gutenberg™ electronic works to protect the PROJECT GUTENBERG™ concept and trademark. 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START: FULL LICENSE THE FULL PROJECT GUTENBERG LICENSE PLEASE READ THIS BEFORE YOU DISTRIBUTE OR USE THIS WORK To protect the Project Gutenberg™ mission of promoting the free distribution of electronic works, by using or distributing this work (or any other work associated in any way with the phrase “Project Gutenberg”), you agree to comply with all the terms of the Full Project Gutenberg™ License available with this file or online at www.gutenberg.org/license. Section 1. General Terms of Use and Redistributing Project Gutenberg™ electronic works 1.A. By reading or using any part of this Project Gutenberg™ electronic work, you indicate that you have read, understand, agree to and accept all the terms of this license and intellectual property (trademark/copyright) agreement. If you do not agree to abide by all the terms of this agreement, you must cease using and return or destroy all copies of Project Gutenberg™ electronic works in your possession. 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It exists because of the efforts of hundreds of volunteers and donations from people in all walks of life. Volunteers and financial support to provide volunteers with the assistance they need are critical to reaching Project Gutenberg™’s goals and ensuring that the Project Gutenberg™ collection will remain freely available for generations to come. In 2001, the Project Gutenberg Literary Archive Foundation was created to provide a secure and permanent future for Project Gutenberg™ and future generations. To learn more about the Project Gutenberg Literary Archive Foundation and how your efforts and donations can help, see Sections 3 and 4 and the Foundation information page at www.gutenberg.org. Section 3. Information about the Project Gutenberg Literary Archive Foundation The Project Gutenberg Literary Archive Foundation is a non-profit 501(c)(3) educational corporation organized under the laws of the state of Mississippi and granted tax exempt status by the Internal Revenue Service. The Foundation’s EIN or federal tax identification number is 64-6221541. Contributions to the Project Gutenberg Literary Archive Foundation are tax deductible to the full extent permitted by U.S. federal laws and your state’s laws. The Foundation’s business office is located at 809 North 1500 West, Salt Lake City, UT 84116, (801) 596-1887. Email contact links and up to date contact information can be found at the Foundation’s website and official page at www.gutenberg.org/contact Section 4. Information about Donations to the Project Gutenberg Literary Archive Foundation Project Gutenberg™ depends upon and cannot survive without widespread public support and donations to carry out its mission of increasing the number of public domain and licensed works that can be freely distributed in machine-readable form accessible by the widest array of equipment including outdated equipment. Many small donations ($1 to $5,000) are particularly important to maintaining tax exempt status with the IRS. The Foundation is committed to complying with the laws regulating charities and charitable donations in all 50 states of the United States. Compliance requirements are not uniform and it takes a considerable effort, much paperwork and many fees to meet and keep up with these requirements. We do not solicit donations in locations where we have not received written confirmation of compliance. To SEND DONATIONS or determine the status of compliance for any particular state visit www.gutenberg.org/donate. While we cannot and do not solicit contributions from states where we have not met the solicitation requirements, we know of no prohibition against accepting unsolicited donations from donors in such states who approach us with offers to donate. International donations are gratefully accepted, but we cannot make any statements concerning tax treatment of donations received from outside the United States. U.S. laws alone swamp our small staff. Please check the Project Gutenberg web pages for current donation methods and addresses. Donations are accepted in a number of other ways including checks, online payments and credit card donations. To donate, please visit: www.gutenberg.org/donate. Section 5. General Information About Project Gutenberg™ electronic works Professor Michael S. Hart was the originator of the Project Gutenberg™ concept of a library of electronic works that could be freely shared with anyone. For forty years, he produced and distributed Project Gutenberg™ eBooks with only a loose network of volunteer support. Project Gutenberg™ eBooks are often created from several printed editions, all of which are confirmed as not protected by copyright in the U.S. unless a copyright notice is included. Thus, we do not necessarily keep eBooks in compliance with any particular paper edition. Most people start at our website which has the main PG search facility: www.gutenberg.org. This website includes information about Project Gutenberg™, including how to make donations to the Project Gutenberg Literary Archive Foundation, how to help produce our new eBooks, and how to subscribe to our email newsletter to hear about new eBooks.